La mérule pleureuse (serpula lacrymans) aussi appelée cancer du bâtiment est un champignon lignivore peu observé dans la nature qui s'attaque au bois d'un nombre croissant de résidences québécoises. Au début de sa croissance, la mérule se développe à l'aide de son mycélium c'est-à-dire de longs filaments (hyphes) lui permettant d'atteindre l'eau et les nutriments nécessaires à son développement. Ces longs filaments pouvant atteindre plusieurs mètres ont l'aspect de la ouate. La mérule pleureuse est un champignon sans pied visible.
Les spores de mérule sont produites par des fructifications qui apparaissent généralement lorsque les conditions ne sont plus optimales pour la production de mycélium. Les fructifications sont de couleur soit rougeâtre, brunâtre ou grise et ont une bordure blanche pouvant atteindre des dimensions assez impressionnantes soit quelques mètres. La fructification, généralement comparée à une crêpe, peut libérer dans l'air des quantités de spores très importantes rapidement. En plus d'être abondantes, les spores peuvent être viables pendant 20 ans et certains écrits parlent même de 100 ans.
Quelles sont les conditions de croissance de la mérule pleureuse? Les endroits sombres, chauds, humides et mal ventilés tels que les vides sanitaires, les sous-sols et salle de bain sont des endroits regroupant malheureusement trop souvent les conditions propices au développement du champignon. La mérule peut se développer lorsque les températures se situent entre 5 et 26 degrés cependant sa croissance serait optimale aux alentours de 20-25 degrés Celsius.
Quel est l'impact de la mérule pleureuse sur le bois?
La mérule pleureuse cause une pourriture cubique du bois. C'est la dégradation de la cellulose par la mérule pleureuse qui donne au bois attaqué sa couleur brunâtre. L'absence de cohésion qui en résulte rend le bois très friable et léger. Le bois attaqué perd sa densité et peut facilement se défaire au toucher.
Répartition géographique
Des cas de contamination à la mérule pleureuse ont été observés aux quatre coins du Québec. La carte ci-dessous ne positionne en aucun cas la position réelle des bâtiments affectés. Ce n'est que la municipalité ou encore la région administrative qui est indiquée selon l’information obtenue par les firmes de microbiologistes partici
Les données 2016-2017-2018 sont malheureusement sous-représentées sur la carte puisqu'il n'existe pas de législation entourant la déclaration obligatoire des cas de contamination. Seules quelques firmes ont accepté de participer à l'amélioration de la carte. Quelques cas ont été ajoutés pour le début de l'année 2019, une mise à jour est à venir.